Une étude menée par Annick Alpérovitch et Christophe Tzourio, précise que se sentir en mauvaise santé est un facteur de risque de survenue de démence. Cette étude a été publiée dans la revue Neurologie et suggère que cette question simple peut se manifester comme un signal d'alerte pour les médecins généralistes.
L'équipe des chercheurs de l'unité Inserm a analysé les données provenant de la cohorte des 3 cités. Cette cohorte, qui a pour but d'étudier les facteurs de risque des démences, comprend plus de 8 000 personnes âgées de plus de 65 ans issues de la population générale et suivies depuis plus de 10 ans.
Les participants ont évalué leur état de santé au début de l'étude en 1999-2001, puis ont été suivi par les chercheurs durant 6 ans pour dépister notamment une démence d'origine vasculaire ou une maladie d'Alzheimer.
Lors du suivi, les patients déclarant une mauvaise santé avaient plus grand risque de devenir déments et un risque 48% plus élevé de développer une maladie d'Alzheimer.
Annick Alpérovitch explique cette observation par le fait que se déclarer en mauvaise santé sans raison serait associé à un trouble plus général du comportement qui se traduit par une baisse des interactions sociales et un repli sur soi. Ce comportement accélère le processus clinique aboutissant à la démence .
Cette découverte a des conséquences pratiques importantes. Les auteurs soulignent que : "Les généralistes devraient s'aider de cette question toute simple pour être alertés d'un risque possible de démence future chez les personnes disant avoir une mauvaise santé, a fortiori si ces personnes n'ont aucun symptôme évocateur de début de démence".
Sources :
INSERM
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