Un implant capable
de régénérer les
tissus cérébraux
Des chercheurs de l'Université de Barcelone ont développé des implants composés de nanofibres d'acides polylactiques biodégradables qui reproduisent certains comportements de l'environnement naturel du cerveau embryonnaire et qui encouragent la croissance des tissus cérébraux.
Ces implants, appelés "échafaudages" libèrent dans les tissus cérébraux du L-lactate, un "messager cellulaire" classique induisant l'angiogénèse. Les implants agissent simultanément en imitant l'environnement naturel de développement du cerveau - la niche neurogénique- ce qui permet aux cellules progénitrices neurales de générer de nouveaux neurones et de nouvelles cellules gliales qui migrent ensuite jusqu'à leur emplacement de destination de la même manière que lors du développement embryonnaire du cerveau.
Les implants conçus par le groupe de recherche ont été implantés sur des souriceaux. Le L-lactate libéré au cours de sa dégradation dans l'organisme des cobayes a agit à la manière d'un "carburant" alternatif pour la croissance des neurones et a activé les cellules progénitrices existantes des souriceaux. Les microfibres utilisées dans la conception de l'implant ont reproduit l'organisation dans l'espace et la topologie de la glie radiaire, qui se compose des fibres naturelles le long desquelles s'organisent la migration des neurones générés et leur vascularisation lors du développement embryonnaire.
"Pour trouver des stratégies de médecine régénérative efficaces permettant la récupération du cerveau après une blessure traumatique, il est nécessaire de nous focaliser sur la résolution des obstacles actuels : la faible intégration de l'implant, la vascularisation et la survie des cellules." explique Zaida Alvarez, principale auteur de l'étude publiée.
L'utilisation de biomatériaux adaptés pour la conception d'implants tels que l'objet de cette étude ouvre la possibilité de réguler certains des paramètres biophysiques et métaboliques conduisant à la restauration des tissus du système nerveux central fonctionnel qui peuvent être perdus lors de lésions cérébrales traumatiques, et cela sans avoir recours à l'utilisation de cellules exogènes, ni de facteurs de croissance ou de manipulations génétiques.
Ce premier résultat fait apparaitre des perspectives aussi inattendues qu'enthousiasmantes dans ce domaine.
Sources :
IBEC
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